Précarité – La situation des vacataires – Partie 1

L’agence Erasmus+ France / Education Formation, nous l’avons dit, voit son activité augmenter année après année. Pour y faire face, elle procède régulièrement à des recrutements de personnels contractuels en CDD mais aussi vacataires. Qu’est-ce qu’un agent vacataire ? C’est « une personne à laquelle l’administration fait appel pour exécuter une tâche précise, ponctuelle et limitée d’actes déterminés » (service-public.fr) ; « (un)  personnel contractuel recruté ponctuellement pour faire face à un besoin qui ne peut être couvert par les fonctionnaires » comme indiqué dans le glossaire du Bilan social 2019 de l’agence Erasmus+ France / Education Formation.

Ces agents, qui ne devraient être recrutés que pour remplacer des agents absents (congé maternité ou maladie) ou venir en appoint des équipes pour prendre en charge des surcharges ponctuelles d’activités, sont devenus indispensables au fonctionnement régulier de l’agence Erasmus+ France.
Le Département Contrôle et Evaluation des Projets (DCEP) notamment, ne pourrait fonctionner normalement sans leur travail : le traitement des dossiers, nécessaire, ne pourrait s’effectuer que partiellement avec l’équipe constituée seulement des fonctionnaires et contractuels dits « permanents ». A l’agence Erasmus+ France, la rémunération d’un agent vacataire est fixée à l’indice 325 (correspondant à l’indice plancher de la catégorie C), quel que soit son niveau de qualification, les activités liées à son poste, son expérience, ses compétences. Cet indice est particulièrement bas. Il doit d’ailleurs être complété par une indemnité compensatrice afin que la rémunération de l’agent atteigne finalement le SMIC, soit environ 1219€net/mensuel, et devienne ainsi légale.

Or, à Bordeaux, selon une étude de Locservice.fr publiée en 2017, les chambres se louent en moyenne 423 € pour une surface de 14 m2, les studios 482 € pour 24 m2 et les appartements T1 520 € pour 27 m2. Les propriétaires demandant la preuve que le locataire dispose d’un salaire trois fois supérieur au loyer demandé, les agents vacataires – smicards donc-  rencontrent les plus grandes difficultés pour se loger. D’autant plus que la durée de leur contrat –  seulement quelques mois – est aussi un élément à leur désavantage dans la recherche d’un logement. Si l’on ajoute au loyer les dépenses courantes (électricité, forfait téléphonique, assurance habitation, transport, alimentation, etc.), leur marge de manœuvre financière est extrêmement limitée, voire inexistante. Parfois, l’aide de l’entourage devient même nécessaire.

Le turn-over des agents vacataires à l’agence est aussi très important : 28 agents vacataires (19 femmes et 9 hommes) ont été recrutés au cours de l’année 2018 selon le Bilan social 2019 de l’agence Erasmus+ France / Education Formation. Ce turn-over s’ajoute à celui des effectifs permanents, qui s’élève lui à un taux de 8.3% pour un effectif de 115 personnes (effectif constaté au 1er janvier 2018). Les équipes sont d’ailleurs fortement impactées par ces mouvements nombreux et réguliers, usant et démotivant. Parallèlement, les agents vacataires savent aussi n’avoir aucun avenir à espérer à l’agence.

Lien vers l’itw 2 : « « Quand on m’a dit qu’on appréciait mon parcours et mes compétences j’ai pensé que ce n’était que des mots »

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